Au détour d’une chanson, d’une conversation ou d’un souvenir, le fantôme de Rachid Taha nous hante. Son ombre éclaire aujourd’hui le super-groupe Mademoiselle, une hydre à trois têtes, fortes têtes, têtes brûlées. Rodolphe Burger, Mehdi Haddab et Sofiane Saidi se sont souvent croisés ces dernières années. En compagnie de Rachid Taha, mais aussi dans différents projets sur le registre rock-électro-oriental défriché par lui. À l’inverse des fusions assemblées avec des ficelles apparentes, Mademoiselle fait bloc, alliage de ses égos fondus sous le feu des musiques ardentes. Enfiévré par la tension des cordes et la transe des machines, le trio voyage de scène en scène, à tombeau ouvert dans une 504 dont le kilométrage atteste des allers-retours entre le raï de Sidi Bel Abbès, le blues du Delta et Sainte-Marie-aux-Mines, Alsace, où l’album éponyme a été enregistré. Constitué de compositions communes, sur des textes en français et en arabe que se partagent Rodolphe Burger et Sofiane Saidi, en plus de reprises de George Thorogood (I Drink Alone) et Jimi Hendrix (Hey Baby) auquel Mehdi Haddab est souvent comparé. Sous son titre de civilité, Mademoiselle cache trois personnalités mordantes dont l’association produit une poésie qui plairait beaucoup au fantôme bien aimé.
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