En 2008, la municipalité confie à l’association «Ville Campagne Bois Gamats» une mission exploratoire pour valoriser la ferme du Bois Gamats, un site exceptionnel situé aux portes de Laval. Après l’étude d’une vingtaine de projets, celui d’Agnès Bontemps est retenu : une asinerie. Dotée d’une licence professionnelle Intervention Sociale et d’un brevet de responsable d’exploitation agricole, cette passionnée d’équidés lance une gamme de produits bios et accueillera bientôt les premiers visiteurs.
Vous ?
Je suis arrivée en Mayenne il y a une dizaine d’années. Après avoir accompagné des enfants en situation de handicap dans un institut médico-éducatif, j’ai travaillé dans un foyer avec des adultes de 16 à 30 ans. J’ai toujours eu un projet agricole en tête.
L’asinerie ?
C’est un lieu d’élevage d’ânes. Il en existe plusieurs types : pédagogique, laitier ou d’élevage. Mon objectif premier n’est pas de faire particulièrement de la race, même si toutes y seront représentées à la ferme. Je souhaite essentiellement produire du lait d’ânesse et faire de l’accueil pédagogique.
Les partenaires ?
Rien n’aurait été possible sans eux. Pendant deux ans, l’association «Ville Campagne Bois Gamats» m’a accompagnée. Propriétaire des lieux, la ville de Laval m’a évidemment aidée. J’ai également fait appel à des structures agricoles et para-agricoles pour les parties les plus techniques.
Le site ?
La ferme est située dans le quartier de Thévalles, route d’Angers. Les bâtiments authentiques sont magnifiques, à l’orée du bois et proches de la rivière. C’est l’ancienne ferme du château du Bois Gamats. Sportifs, randonneurs et marcheurs apprécient particulièrement cet endroit. Jusqu’en 2013, un chantier d’insertion y faisait du maraîchage. Nous sommes actuellement dans la phase de rénovation, de remise aux normes et d’organisation parcellaire. Douze hectares restent disponibles et cherchent un porteur de projet de production alimentaire biologique.
Le lait d’ânesse ?
C’est un lait qui a beaucoup d’intérêt pour l’utilisation humaine. C’est effectivement celui qui se rapproche le plus du lait maternel humain, en matière de qualité et de contenu. Il est particulièrement conseillé aux personnes ayant des peaux réactives et sensibles.
Mon objectif est de décliner à partir du mois de décembre plusieurs produits de soins, contenant entre 10 et 20 % de lait certifié biologique pour bénéficier au maximum de ses vertus.
La re-production ?
J’organise d’abord la partie reproduction : gestation, naissance et élevage de l’ânon. Les ânesses ont des cycles mensuels et peuvent être fécondes chaque mois. Pour des raisons météo et logistiques, il est préférable que les naissances arrivent au printemps. A partir de deux mois, on peut commencer à traire la mère. Une ânesse donne entre un litre et un litre et demi par jour, ce qui est très peu. Le lait est congelé et quand la quantité devient suffisante, je l’envoie au laboratoire de l’asinerie des Varennes, qui le transforme en cosmétiques d’une qualité reconnue et certifiée.
L’accueil pédagogique ?
Ce volet me tient particulièrement à cœur par rapport à mon parcours professionnel. A partir du printemps 2015, je proposerai une visite de l’élevage pour faire connaître l’exploitation, des visites de groupes, des balades familiales, des goûters d’anniversaire ainsi que des journées d’échange de compétences. Ensuite, les petits animaux de la ferme feront leur apparition, pour permettre aux enfants de diversifier leurs découvertes. La ferme est ouverte à tous, groupes et particuliers, et accessible aux personnes à mobilité réduite.
Acheter un âne ?
Quel que soit l’animal qu’on accueille, il faut pouvoir lui offrir des conditions de vie idéale. L’âne vit longtemps (entre 30 et 40 ans), a besoin d’un espace suffisant et d’un abri. Il sera malheureux s’il est seul. Et bien sûr, il y a les éléments de bon sens comme les soins réguliers et le suivi vétérinaire. L’âne est intelligent et ne s’obstine pas sans raisons.
Plus d'info : https://asinerieduboisgamats.fr
Propos recueillis par Christophe Feuillet et publiés dans le magazine de décembre 2014.