Avec environ 53 000 auditeurs quotidiens, France Bleu Mayenne est la première radio du département. Pionnière du réseau des radios libres locales, la station a été créée le 16 juin 1980, sous l’impulsion de Jacqueline Baudrier et Daniel Hamelin. Aux manettes depuis le 2 janvier 2020, le nouveau directeur Florent Gautreau souhaite développer l’interactivité, la convivialité, le numérique et la réécoute.
Vous ?
Je suis né en 1971 dans le Loir-et-Cher. J’ai à ce titre rapidement côtoyé les territoires du Centre-Val de Loire et des Pays de Loire, y compris la Mayenne. Après mon bac à Tours, j’ai effectué des classes préparatoires, Sciences Po à Bordeaux et le centre de formation des journalistes à Paris. Ma première maison fut France 2. J’y suis resté 19 ans : entré en tant que pigiste, j’en suis sorti chef du service et grand reporter, essentiellement dans le sport et aussi un peu dans le domaine politique. A partir de 2014, j’ai travaillé sur RMC. La radio était mon média de prédilection, que j’avais délaissé au profit de la télévision. On est venu me chercher en 2017 pour prendre la direction d’Équidia, le cheval étant une de mes passions qui me rattache là aussi au département de la Mayenne. Ce fut une immersion totale dans une grosse chaîne qui réalise 10 heures de direct par jour, 365 jours par an, avec une équipe de 75 journalistes. J’ai fait un petit intermède l’été dernier dans l’After Foot de RMC qui est mon émission fétiche de débat et de foot, à laquelle j’ai participé dès sa création. Puis j’ai rencontré les responsables de Radio France et de France Bleu qui m’ont parlé de cette aventure formidable à France Bleu Mayenne, radio mythique du réseau. Le challenge m’a plu.
Le bon journaliste ?
C’est celui qui fait le lien avec le local. Il est connecté avec la réalité. Il est pertinent et intègre. Technicien, animateur, journaliste, chacun à sa manière lorsqu’il est présent sur le terrain fait du journalisme. Il informe, rend service, décrypte, va à la rencontre, est un acteur qui connait les gens, les commerçants, les voisins, les villages. Il pèse le pour et le contre, donne la parole aux différentes parties. Il est curieux.
Le sport ?
C’est l’école de la vie. Le journaliste spécialisé dans le sport possède une grande capacité d’adaptation au direct, à l’imprévu. Avec la raréfaction des événements sportifs pendant la crise sanitaire, on a vu ces journalistes dans beaucoup de rédactions essaimer vers des sujets plus généraux. Quand France Télévision m’a demandé de travailler sur les élections présidentielles, c’était précisément pour mes qualités d’adaptation.
France Bleu Mayenne ?
Tout commence avec Radio Mayenne en 1980. Il existe alors trois stations locales, à Lille, Melun et Laval. Plus que pionnière, Laval est devenue une station laboratoire dans laquelle on a expérimenté la proximité. Les auditeurs sont immédiatement devenus fidèles, ce qui explique notre longévité. En 40 ans, France Bleu Mayenne a accompagné tous les changements du département. Les crises agricoles, les épopées du stade lavallois, l’arrivée du TGV, les grands hommes politiques… l’histoire la Mayenne, c’est aussi celle de France Bleu Mayenne.
L’équipe ?
Je n’ai eu que des bonnes surprises. Je ne les connaissais évidemment pas tous. Il y a un attachement très fort des gens qui font la radio à leur radio, une grande fierté. Ils veulent faire beaucoup de choses, sont proactifs. Ils sont compétents, très professionnels. Leurs liens avec les Mayennais sont exceptionnels. Les auditeurs appellent pour passer à l’antenne mais aussi pour parler à nos chargés d’accueil.
L’anniversaire ?
C’est toute l’année, avec un temps fort le 16 juin. Nous serons à l’antenne de 6h à 19h avec les grandes voix qui ont construit la radio, et également beaucoup d’invités, artistes, auditeurs et personnalités. Nous serons pendant toute la journée sur un bateau de course, en fil rouge. Un baladeur ira à la rencontre du public partout dans le département, en quête d’anecdotes. Chaque heure, il y aura un gâteau M à gagner. Et plein de surprises évidemment.
Leader ?
Le paysage radiophonique est plus concurrentiel qu’on ne le croit. Il faut savoir se réinventer et convaincre les jeunes, l’enjeu est très fort pour nous. Il y a toujours des nouveaux territoires à explorer. La période que nous venons de traverser nous a amenés à nous adapter, à faire de la radio différemment. Il y a toujours des leçons à tirer d’une situation compliquée. France Bleu Mayenne est capable de s’adapter à tout.
Plus d’infos sur www.francebleu.fr/mayenne
Propos recueillis par Christophe Feuillet en juin 2020.