Je peins des pays-traces, ou plutôt des lieux, des topographies, des moments et des sentiments, tout se mêle parce que ma peinture est en lien direct avec ma vie. Elle en est la somme et le résultat. J’ai peint des paysages dogons parce que je revenais d’Afrique et que j’avais encore dans les yeux les impressions rétiniennes de ces voyages. J'ai peint des palais indiens et des sources et aussi des arbres de la forêt primaire. J'ai peint des plages et des rivières et leurs reflets toujours changeants. Je me sens bien dans l'eau, dans l'air et près du feu et de la terre, mais depuis deux ans, je reviens sur mes pas, je suis en manque, je me sens amputée de nature...
Je ne sais plus où aller, je me retourne et toutes les choses me retournent un peu comme on retournerait un gant. C'est une sensation qui s'éternise dans un monde malade. Bien sûr, j'ai envie de parler des glaces qui fondent, de ces bateaux qui coulent et des volcans fous mais je me dis aussi qu'il faut peindre les choses les plus simples, une femme qui danse, une île à marée basse, les reflets, les nuages, un repas, tout ce qui ajoute du sel à la vie, à la pulsion de vie... Je suis le témoin, le seul témoin de ma propre vie... A moi de choisir, un grain de sable, une petite musique, un dessin unique que je ne peux faire que maintenant dans l'atelier, aujourd'hui et demain... La peinture diluée, coulante sur la toile naît de la même matière que la pâte gluante ou le pigment parce que je suis moi-même cette encre qui coule et qui s’étire ou se fige selon les jours. Et la peinture devient paysage, paysage mouvant mais figé par ma trace... des pays-traces. Claire Alary
Rencontre et vernissage avec l'artiste le samedi 7 mai à partir de 18h.
Entrée libre le samedi et dimanche de 14h30 à 18h et sur RDV.
Pour plus d'infos : 06 95 00 79 41