Dans une mise en scène à l’énergie du théâtre de tréteaux, Lazare Herson-Macarel nous fait (ré)entendre Cyrano, héros ivre de liberté refusant toute compromission.
Cyrano est une pièce de la démesure : onze interprètes, près de 2000 vers et cinquante personnages ! Cette adaptation nous convie à une grande fête populaire dont le rythme suit le développement de l’intrigue. Lorsque Cyrano entre en scène, c’est avec plaisir que l’on retrouve ou que l’on découvre ce héros truculent, fanfaron, bagarreur et à la fois poète. Eddie Chignara qui incarne Cyrano est tellement impressionnant que le chef des cadets de Gascogne parviendrait aisément à nous convaincre de le suivre sur le champ de bataille. L’instant d’après, il nous émeut aux larmes quand sa pudeur cède enfin et que le masque tombe. Certaines scènes sont très chorégraphiées et la présence d’un duo batterie / viole de gambe apporte contraste, souffle épique et intemporalité. Ce Cyrano avec sa légendaire tirade du nez et cet amour pour Roxane proclamé par procuration a décidément bien du panache et fait mouche.