Dans un supermarché, un homme vole une canette de bière, ou plutôt la boit sur place. Quatre vigiles surviennent, le saisissent, le conduisent dans la réserve, le rouent de coups, il en meurt. Ce fait divers est survenu en 2009 à Lyon. Tout est banal, lamentable, nul. Les protagonistes sont des plus ordinaires. Tout est convenu, c’est cela qui fait sans doute le plus mal. Chaque élément de ce fait divers est neutre : le type qui boit la canette, les vigiles qui l’arrêtent, le lieu, le moment et pourtant la conjonction de ces éléments, leur dynamique, entraînent et déchainent une barbarie assassine.