Le dimanche, on végète, on flambise, on dépressionne, à la hauteur des espérances et de l’excitation du vendredi soir qui, avouons-le, est maintenant bien loin. Alors on fait quoi maintenant ? Se dire que la vie est une tartine de merde et qu’il nous faut inexorablement en avaler sa part ? Créer une association afin de militer activement pour le droit inaliénable de tirer la gueule en ce jour aussi jouissif qu’un gratin de chou-fleur dépourvu de béchamel ? Se morfondre dans son canapé jusqu’à offrir sciemment ses neurones à n’importe quelle rediffusion de l’un des 281 épisodes de derrick dans un Munich aussi sexy qu’un Michel Houellebecq en débardeur au mois de septembre sur les remparts de Concarneau en travaux ? Alors on en est là, c’est ça ? On abdique, on se rend ? On invoque cette bonne vieille fatalité en guise de forêt qui cache l’arbre de notre médiocrité ? Pendant qu’on y est, on a qu’à remettre la faute sur ce bon vieux barbu qui, en plus de coller des guerres en son nom, s’est bien foutu de nous avec son 7ème jour à rien glander sous prétexte d’avoir saloper le monde à son image les 6 jours d’avant ! Ou alors, on peut aussi dire stop ! Stop à la vie sans saveur, aux effluves de labeur, à la druckerisation des cerveaux, à la petite mort hebdomadaire, aux repas interminables à se taper les remarques de notre belle-mère qui te rappelle combien il est dommage de ne pas légaliser la gifle avec du papier de verre. Se dire que la vie, c’est aujourd’hui et maintenant, peu importe les cicatrices qui vont venir saloper notre visage. Qu’il faut mieux oser une fois que regretter un millier de « si j’avais eu le courage » ! Allez, viens ! Suis-moi, on y va ! On mangera des racines qui jalonneront les chemins que nous emprunterons au hasard de nos envies On jouera du djembé à contretemps autour d’un feu de palette sur la départementale 137 ! On se chatouillera nos aisselles dégoulinantes avec une plume de pigeon décédé de n’avoir pas pris la bonne mesure de ce camion un peu trop haut. Et on rira à s’en péter le cou ! La vie nous paraitra si belle que nous oublierons nos dimanches d’antan et espérerons chaque semaine la venue de ce jour salutaire synonyme de liberté et de plaisir sans gênes ! On est bien là, à la fraiche, décontracté du gland… Pour un peu qu’on trouve un petit concert dans le coin avec des groupes sympas, sans prises de tête…. On y va ?!