Une histoire de famille, où des personnages de papier vont se déchirer, des murs se monter puis s’effondrer, des armées s’entrechoquer au son des violoncelles… Un petit miracle.
C’est l’histoire d’Antigone, avec des marionnettes en papier. Il y a aussi un volatile qui fait office de chœur, un maçon, des gardes, le fiancé d’Antigone et, « last but not least », le roi, Créon.
Faire revivre Antigone aujourd’hui, c’est réentendre un cri, une révolte brute, celle d’une jeune femme refusant la loi des hommes, au nom de valeurs supérieures. Le public est convié dans un décor de papier en « bi-frontal » traversée par un Mur, symbolisant la loi édictée par Créon. Au texte et aux images d’Antigone, deux violoncelles apportent leurs vibrations proches de la voix humaine tel un contrepoint, un contre-chant.
La fragilité de la matière alliée à la beauté surréelle des marionnettes renforce la performance de Camille Trouvé, qui interprète tous les rôles avec une conviction frôlant le sublime.