Elles sont trois, trois filles, trois femmes, trois rebelles qui n’ont besoin de personne. Elles empoignent la vie à pleines mains sans peur de se salir et dégagent une énergie délirante et communicative. C’est joyeux, décalé, rock, féminin et féministe à la fois.
Ce qui saute d’abord aux yeux dans cette création de La BaZooka, c’est son rythme débridé et sa liberté de ton. Trois superhéroïnes (des Queen Kong, quoi !) refusent de se fondre dans le rôle qu’on veut leur assigner. Elles choisissent leur destin et l’affirme. Oui, on peut être une fille et aller couper du bois dans la forêt, être conquérante plutôt que mère. Et même quand il s’agit d’aller consoler les bûches qui pleurent quand la nuit tombe, c’est un vrai choix, pas une mission imposée. La danse, presque animale, explose sur la musique des Cramps et vous saisit d’émotion l’instant d’après avec Luciano Pavarotti ou Cecilia Bartoli. On y croise des créatures de la forêt, une déesse primitive aux allures de doudou géant, ça saute, ça plante des clous, ça chante a capella… Voilà un spectacle décapant qui fait un bien fou !